Installation pompe à chaleur : le guide complet (avant, pendant et après)

7 Nov 202511 min readJean MartinGuides

Vous avez décidé de sauter le pas. Vous avez comparé les types de pompes à chaleur, vous avez compris comment elle fonctionne, et vous êtes prêt à remplacer votre vieille chaudière. C’est le début d’un projet excitant qui va transformer votre confort et vos factures. Mais une question centrale demeure : comment se déroule concrètement l’installation d’une pompe à chaleur ?

C’est une étape qui génère beaucoup de questions : « Combien de temps ça dure ? », « Faut-il des autorisations ? », « Où va-t-on mettre l’unité extérieure ? ». En tant qu’installateurs RGE QualiPAC et gestionnaires d’un annuaire d’experts, nous (Expert PAC Clim) avons vu des centaines d’installations. Nous savons ce qui fait un chantier réussi et ce qui le fait rater.

Ce guide n’est pas une simple liste. C’est notre carnet de bord d’installateur, le « pas à pas » vu du terrain, pour vous expliquer tout ce que vous devez savoir avant, pendant, et après le chantier.

installation pompe à chaleur

La chose la plus importante avant l’installation : le bilan thermique

Avant même de parler de devis, de marque ou de date de chantier, tout projet d’installation de PAC doit commencer par une seule chose : le bilan thermique (ou « étude de dimensionnement »). C’est le fondement de votre future installation. S’il est bâclé, toute l’installation sera un échec.

Qu’est-ce qu’un bilan thermique (et pourquoi ce n’est pas un devis) ?

Un bilan thermique, ce n’est pas « regarder la surface au sol ». C’est une analyse technique complète et chiffrée de votre maison pour calculer ses déperditions de chaleur en hiver. L’installateur RGE va mesurer et analyser :

  • Le volume de chaque pièce à chauffer.
  • La qualité de votre isolation (murs, combles, planchers, fenêtres).
  • Votre zone climatique (les hivers ne sont pas les mêmes à Lille et à Marseille).
  • Vos besoins (chauffage seul ? eau chaude sanitaire ?).

Le résultat de ce calcul donne un chiffre en kilowatts (kW). C’est la puissance exacte de la pompe à chaleur dont votre maison a besoin pour être confortable, même au jour le plus froid de l’hiver, sans surconsommer.

Le piège fatal : l’installateur « à la louche »

Le drapeau rouge le plus évident d’un artisan peu fiable est celui qui vous donne un prix ou une puissance au téléphone, ou après 5 minutes de visite en disant : « Pour 100m², il faut 10kW ». C’est totalement faux.

Une maison de 100m² mal isolée (passoire) aura besoin de 12kW, tandis qu’une maison de 100m² bien isolée (RE2020) n’aura besoin que de 5kW. Un bilan bâclé mène à deux catastrophes :

  1. La PAC est sous-dimensionnée : Pour économiser sur le devis, l’artisan pose une machine trop faible. Elle va tourner à 100% en permanence, surconsommer de l’électricité, et son compresseur sera « mort » en 5 à 7 ans (au lieu de 15-20).
  2. La PAC est sur-dimensionnée : L’artisan « assure » avec une machine trop grosse. C’est encore pire. La PAC va faire des « cycles courts » : elle s’allume, chauffe trop fort en 5 minutes, s’éteint, se rallume 10 minutes plus tard… C’est comme conduire une voiture en ville en ne faisant que des « première / point mort ». L’usure est prématurée et la consommation explose.

Chez Expert PAC Clim, et chez tous les partenaires de notre annuaire, aucune installation ne se fait sans un bilan thermique complet. C’est notre engagement de fiabilité.

Les 5 choses à savoir avant le début du chantier

Une fois le bilan fait et le devis choisi, il y a 5 points de contrôle à valider avant que le camion de l’installateur ne se gare chez vous.

1. L’artisan : RGE QualiPAC sinon rien

Nous le répétons sans cesse : l’installation d’une PAC est une opération technique complexe qui touche à l’électricité, l’hydraulique et la manipulation de fluides frigorigènes. La loi impose que l’installateur soit certifié RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) avec la spécialisation QualiPAC.

C’est obligatoire pour débloquer 100% de vos aides : MaPrimeRénov’, les CEE, et l’Éco-PTZ. Mais c’est avant tout une garantie de compétence. C’est la première étape. (Pour cela, lisez notre guide : Comment trouver un installateur RGE QualiPAC fiable ?)

2. L’autorisation d’urbanisme (le piège oublié)

C’est l’erreur administrative la plus fréquente. L’installation d’une pompe à chaleur implique la pose d’une unité extérieure sur votre façade ou dans votre jardin. Or, cet élément « modifie l’aspect extérieur de votre bâtiment ».

La loi est claire (Source : service-public.fr) : vous devez déposer une déclaration préalable de travaux (DP) auprès de votre mairie. C’est un dossier simple (un formulaire Cerfa, un plan de situation, un plan de façade), mais le délai d’instruction légal est de 1 mois (parfois plus si vous êtes en zone protégée).

Notre conseil d’expert : n’attendez pas la veille du chantier ! Un installateur RGE sérieux (comme nous) vous fournit les plans et les visuels de la PAC à joindre à votre dossier de DP dès la signature du devis (après l’accord de vos aides, bien sûr).

3. L’emplacement de l’unité extérieure (le choix stratégique)

Où va-t-on mettre le « gros ventilateur » dehors ? C’est une discussion cruciale à avoir avec votre installateur pendant la visite technique.

  • Contrainte n°1 : le bruit et le voisinage. Même si les PAC modernes sont très silencieuses (autour de 40-45 dB), on ne les installe pas n’importe où. L’ADEME recommande d’éviter de la coller sous une fenêtre de chambre (la vôtre ou celle de votre voisin) et d’éviter les « coins » de cour qui amplifient et répercutent le son (effet caisse de résonance).
  • Contrainte n°2 : la technique. L’unité doit être dans un espace bien aéré (pas confinée dans un petit local fermé), accessible pour l’entretien, et posée sur des plots anti-vibratiles pour ne pas transmettre de vibrations au bâtiment. Idéalement, on la place le plus près possible de l’unité intérieure pour limiter la longueur des tuyaux (liaisons frigorifiques).

4. Votre installation électrique est-elle prête ?

Une pompe à chaleur est un équipement de puissance qui consomme plusieurs kilowatts. Elle ne se branche pas sur une prise de courant classique. Elle nécessite une ligne électrique dédiée et protégée sur votre tableau, avec un disjoncteur différentiel spécifique. Lors de notre visite technique, nous vérifions toujours votre tableau électrique pour anticiper ces travaux de mise en conformité.

5. L’installation existante (en rénovation)

Si nous remplaçons une chaudière par une PAC Air-Eau, nous devons analyser votre circuit existant. Vos radiateurs sont-ils en fonte (haute température) ou en acier (basse température) ? Le circuit est-il propre ? Un « désembouage » (nettoyage en profondeur du circuit) sera-t-il nécessaire pour protéger la nouvelle PAC ?

Si nous posons une PAC Air-Air, la question est : où vont passer les « goulottes » (chemins de câbles et tuyaux) pour relier les splits intérieurs à l’unité extérieure ? Où va s’évacuer l’eau de condensation des splits (en mode climatisation) ? Ce sont des points à valider pour éviter les mauvaises surprises esthétiques.

Le déroulé du chantier (vu par un installateur Expert PAC Clim)

Le jour J est arrivé. Voici comment se déroule un chantier d’installation typique (2 à 4 jours pour une PAC Air-Eau, 1 à 2 jours pour une Air-Air), raconté par nos équipes.

Étape 1 : la préparation et la protection

La signature d’un bon artisan, c’est un chantier propre. Avant de sortir le premier outil, nous protégeons vos sols (avec des bâches ou des polyanes) et les meubles dans les zones de passage ou de travaux.

Étape 2 : la pose de l’unité extérieure

C’est le premier élément que nous installons. Nous la fixons solidement sur son support : soit des plots anti-vibratiles posés au sol sur une dalle béton, soit une « chaise » murale (un support métallique) si elle est en hauteur. L’utilisation de « silentblocs » (amortisseurs en caoutchouc) est indispensable pour éviter que les vibrations du compresseur ne se propagent au bâtiment.

Étape 3 : la pose de(s) l’unité(s) intérieure(s)

  • Cas d’une PAC Air-Eau : Nous installons le « module hydraulique ». C’est le « cerveau » de l’installation. C’est un boîtier (parfois de la taille d’une petite chaudière ou d’un frigo s’il contient le ballon d’eau chaude) que nous plaçons dans votre local technique (garage, buanderie), souvent à l’emplacement exact de votre ancienne chaudière.
  • Cas d’une PAC Air-Air : Nous fixons les « splits » (unités murales) en hauteur sur les murs des pièces à chauffer/climatiser. L’emplacement est choisi pour une diffusion optimale de l’air (jamais en face d’un canapé ou d’un lit).

Étape 4 : le raccordement (le cœur technique)

C’est l’étape la plus complexe où tout se joue.

  • La liaison frigorifique : Nous perçons le mur (avec carottage propre) pour passer la « liaison frigorifique ». Ce sont deux tuyaux de cuivre isolés qui font circuler le fluide frigorigène entre l’unité extérieure et l’unité intérieure.
  • La liaison hydraulique (Air-Eau) : Nous raccordons le module hydraulique à votre circuit de chauffage (départ et retour de vos radiateurs) et à votre arrivée d’eau (pour l’eau chaude sanitaire).
  • La liaison électrique : Nous raccordons l’unité extérieure et l’unité intérieure à votre tableau électrique, sur la nouvelle ligne de protection dédiée que nous avons installée.

Étape 5 : le « tirage au vide » et le test d’étanchéité

C’est l’étape que les mauvais artisans bâclent pour gagner du temps, et qui cause 80% des pannes précoces. Une fois les tuyaux de cuivre (liaison frigorifique) raccordés, ils sont remplis d’air et d’humidité. Il est interdit d’y lâcher le fluide frigorigène.

Nous branchons une pompe à vide spéciale sur le circuit pendant au moins 30 à 45 minutes. Cela « tire au vide » le circuit, aspirant 100% de l’air et faisant bouillir (puis s’évaporer) toute trace d’humidité. Si on ne le fait pas, l’humidité gèle dans le circuit et détruit le compresseur en moins de deux ans. C’est une étape non négociable.

L’après-chantier : la mise en service et la réception

La mise en service : ce n’est pas juste « appuyer sur ON »

Une fois le « tirage au vide » terminé, nous ouvrons les vannes pour libérer le fluide frigorigène dans le circuit. La « mise en service » est une étape technique obligatoire, souvent réalisée par un technicien agréé par la marque de la PAC. Il vérifie la pression du fluide, les réglages avancés (la « loi d’eau » pour une PAC Air-Eau, qui adapte la température de l’eau à la température extérieure), les débits d’air (pour une Air-Air) et lance le premier cycle de chauffe.

La réception de chantier et l’attestation RGE

Le chantier est terminé. Nous faisons le tour avec vous, nous nettoyons tout, et nous vous expliquons le fonctionnement de votre nouveau thermostat. Enfin, nous vous remettons les documents les plus importants pour votre portefeuille :

  1. La facture acquittée (payée).
  2. L’attestation RGE signée.

Ce sont ces deux documents clés qui vous permettront d’envoyer votre demande de paiement et de débloquer votre dossier MaPrimeRénov’ et vos primes CEE.

Vos questions fréquentes (FAQ) sur l’installation

Combien de temps dure un chantier d’installation de PAC ?

Cela dépend de la complexité. En moyenne, il faut compter :
1 à 2 jours pour une PAC Air-Air (mono ou multi-split).
2 à 4 jours pour une PAC Air-Eau en remplacement d’une chaudière (cela inclut la dépose de l’ancienne, la pose de la nouvelle, le raccordement, et parfois un désembouage).

Faut-il vider tout le circuit de chauffage (Air-Eau) ?

Oui. Pour raccorder la nouvelle PAC au circuit de radiateurs, nous devons vidanger l’intégralité du circuit. C’est l’occasion idéale pour le « désembouer » : nous faisons circuler un produit de nettoyage à haute pression pour enlever les boues et les dépôts accumulés, ce qui garantit que votre nouvelle PAC fonctionnera dans un circuit propre et performant.

Faut-il une autorisation de la copropriété ?

Oui, absolument. C’est encore plus strict qu’en maison individuelle. L’installation d’une unité extérieure sur un balcon ou une façade est une modification des parties communes (ou de l’aspect extérieur de l’immeuble). Vous devez obtenir l’autorisation de l’Assemblée Générale (AG) de copropriété, en plus de la Déclaration Préalable de travaux à la mairie.

Puis-je installer ma pompe à chaleur moi-même ?

Non. Pour trois raisons :
Les aides : Vous perdez 100% de toutes les aides (MPR, CEE, Éco-PTZ, TVA 5.5%) qui exigent un installateur RGE.
La loi : Il est illégal pour un particulier de manipuler les fluides frigorigènes sans une attestation de capacité.
La garantie : Aucun fabricant ne couvrira une machine installée par un non-professionnel.

Expert PAC clim : notre engagement pour une installation fiable

L’installation est le moment de vérité. C’est l’étape où la promesse (les économies d’énergie, le confort) devient une réalité… ou un cauchemar. Un installateur non qualifié peut ruiner les performances de la meilleure (et la plus chère) des pompes à chaleur.

Chez Expert PAC Clim, nous avons une double mission pour garantir une installation parfaite :

  1. Nos installations directes : Dans nos zones d’intervention, nos propres équipes RGE QualiPAC appliquent ce guide à la lettre. Nous commençons par un bilan thermique complet, nous respectons les délais et les règles de l’art (comme le tirage au vide), et nous assurons une mise en service conforme.
  2. Notre annuaire d’experts : Partout ailleurs en France, nous avons sélectionné des installateurs partenaires qui partagent cette même exigence de qualité et qui sont tous certifiés RGE QualiPAC.

Une installation réussie commence par un bilan thermique fiable. Contactez Expert PAC Clim (ou un partenaire de notre annuaire) pour une visite technique et un devis d’installation RGE.

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